Structures dans l'espace, l'oeuvre au noir de Tapta
Loin de toute démarche alambiquée, Tapta a toujours privilégié l'essentiel. Après les sculptures textiles de ses débuts, elle choisit le néoprène, caoutchouc synthétique, souple et rigide à la fois. Ainsi elle opte pour une flexibilité formelle qui se noue et se dénoue avec une vigueur intense. Il n'y a jamais d'errements, de courbures inutiles. Nous sommes au sein d'une dynamique sobre et exigeante. Déployée au sol ou debout, balisant l'espace, les structures noires, mates, s'affirment comme autant de signes porteurs de tensions énergiques, une sorte d'écriture où alternent les pleins et les vides. Rythmées par des scansions métalliques, rivets et boulons, en des multiples variations, spirales, parcours, passages, les sculptures investissent les lieux avec une adéquation rare. Approfondissant sans cesse sa recherch, Tapta confronte ses oeuvres à l'élément liquide. Après les sculptures flottantes conçues pour le lac de Monate et la lagune de Venise, elle privilégie les espaces dédoublés, la structure et son reflet dans l'eau. Une vision plurielle se crée et associe le plein et sa mouvance liquide. Erigé dans l'espace public, "Esprit ouvert" capte le reflet des choses et obtient de ce fait une richesse subtile,profonde. La monumentalité connaît des lectures parallèles. L'une très concrète et l'autre plus fluide. Le "message" de Tapta est certainement laconique, contenu dans l'intensité même de l'oeuvre, mais grâche à cette nouvelle approche, elle se révèle aussi comme une bâtisseuse de rêves.
Jo DUSTIN - décembre 2007.
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